Inégalité des retraites : Des différences existent aussi sur l’espérance de vie

L’espérance n’est évidemment pas la même, selon que l’on travaille dans un bureau, ou sur des chantiers exposés aux intempéries. Logiquement, les pensions versées devraient être supérieures lorsque l’espérance de vie est plus réduite. Il n’en est rien.

Bruxelles a déjàcondamné la France, pour discrimination sexuelle, sur le fait que les pensions versées aux femmes étaient inférieures àcelles des hommes, l’espérance de vie n’est donc pas un critère égalitaire.

2Mieux vaut être cadre sup qu’ouvrier : la bonne blague !2

L’espérance de vie des retraités dépend beaucoup de la catégorie socio-professionnelle pendant la vie active, les anciens cadres vivant en moyenne 3,3 ans de plus que les anciens ouvriers, confirme une étude de la DREES.

A partir d’un échantillon de 35.000 retraités nés en 1942 l’étude de la DREES (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et de la statistique) montre qu’un retraité ayant exercé en tant que cadre ou profession intellectuelle supérieure a la plus longue espérance de vie à55 ans, soit 28,6 ans.

Cette espérance de vie est en moyenne de 27,8 ans pour un ancien artisan, commerçant ou chef d’entreprise, 26,8 ans pour une "profession intermédiaire", 26,3 ans pour un ancien agriculteur, 25,7 ans pour un ancien employé et 25,3 ans pour un ancien ouvrier.

Pour les femmes l’espérance de vie àla retraite est plus longue que pour les hommes. Les différences entre catégories socio-professionnelles existent aussi avec, toutefois, des écarts moindres. Une ancienne cadre a ainsi une espérance de vie de 34,4 ans contre 32,1 ans pour une ancienne ouvrière.

L’étude a calculé aussi les espérances de durée de retraite, pour lesquelles on note aussi les mêmes différences. Un ancien cadre a l’espoir d’être en retraite pendant 22,7 ans avant de mourir, une ancienne cadre 28,5 ans tandis qu’un ouvrier pourra profiter de sa pension pendant 19,9 ans et une ancienne ouvrière 25,6 ans.

Les différences ne sont pas significatives selon que ces catégories ont travaillé dans le secteur privé ou dans le secteur public.

"Ces différences tiennent àdes expositions aux risques d’accidents et de maladies professionnels différenciées d’une catégorie àl’autre maisaussi des disparités en matière de comportements vis àvis de la santé et de conditions de vie", commentent les auteures de l’étude, Virginie Andrieux et Cécile Chantel.

L’étude montre aussi que "l’inactivité et le chômage s’accompagnent d’une plus faible espérance de vie, en particulier chez les hommes".

Des études précédentes avaient mis en lumière également des inégalités sociales en matière de mortalité selon les professions.

Ainsi un rapport du Haut conseil de la santé publique de 2009 avait montré que la surmortalité des travailleurs manuels par rapport aux autres actifs en France était supérieure àcelle dans plusieurs pays européens d’Europe occidentale.

L’Insee avait calculé que l’espérance de vie à35 ans des cadres masculins était supérieure de 7 ans àcelle d’ouvriers.

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